Lauak partenaire de l’A380

LAUAK partenaire de l'A380
L’entreprise de Jean-Marc et Mikel Charriton vient de signer un contrat de plus de 100 millions de dollars avec Airbus. À la clé, de nouveaux emplois et des ambitions.

Entre Hasparren et Ayherre, au cœur du Pays basque tranquille, Jean-Marc Charriton, président du groupe Lauak, n’a pas pour habitude de troubler la quiétude ambiante en annonçant à grand fracas les succès de son entreprise. Pourtant, la signature d’un nouveau contrat avec Airbus -avec un chiffre d’affaires qui dépassera les 100 millions de dollars sur 5 ans- est le plus beau réalisé par le sous-traitant aéronautique basque. Pardon, « le partenaire des donneurs d’ordre de l’aéronautique », comme aime à le dire Jean-Marc Charriton.

Le succès modeste, l’entrepreneur réalise un « très joli coup » en réalisant des pièces et sous ensembles pour le APF (aft pylon fairing) de l’A 380, autrement dit des éléments d’utilité aérodynamique sur la partie arrière raccordée sous la voilure du carénage du mât moteur. Voilà pour les spécialistes.

Avec Airbus depuis 2006

Une très bonne nouvelle pour Lauak, petite structure créée en 1975 avec 12 salariés et déjà Jean-Marc Charriton à sa tête. Un groupe (voir par ailleurs) fort aujourd’hui de 430 personnes et un chiffre d’affaires qui de 36 millions d’euros en 2010 pourrait grimper à 50 millions en 2012. « C’est vrai que ce nouveau contrat avec Airbus est très important pour notre développement, explique Jean-Marc Charriton. Nous travaillons avec Airbus depuis 2006 et notre savoir-faire est désormais reconnu et apprécié dans le monde ». « Le rachat d’Equip’Aéro, à L’Isle-Jourdain dans le Gers il y a plus d’un an, nous a donné plus de visibilité et de crédibilité comme usineur », ajoute son fils Mikel, directeur général de Lauak.

Un nouveau contrat conclu avec Airbus industrie (avec lequel l’entreprise d’Hasparren réalise déjà 24 % de son chiffre d’affaires), dû, selon Mikel Charriton, « aux efforts d’investissement que nous avons déjà réalisés, à travers un laser cinq axes notamment, qui nous a permis de répondre à la demande pour l’A 380. Quatre autres centres d’usinage 5 axes seront opérationnels dans nos usines dans les semaines qui viennent. »

Un énorme contrat qui ne peut écarter les autres « partenariats » de Lauak. « Principalement avec Dassault, se réjouit Jean-Marc Charriton, qui nous a mis le pied à l’étrier pour la conception de réservoirs. Aujourd’hui, nous en avons réalisé plus de 900 dans le monde, dont 550 pour des avions Dassault. »

Autre fierté de Lauak, un contrat de 18 millions de dollars signés pour la réalisation de réservoir (encore) qui équipera des Gulfstream G 250 pour Israël. « Un réservoir constitué de 400 pièces, toutes réalisées par nos soins », se réjouit Mikel Charriton. Il s’agira d’équiper 300 à 400 avions », annonce le directeur général de Lauak. Aujourd’hui, l’entreprise basque peut se targuer de faire partie des neuf sociétés françaises et des 19 dans le monde qui travaillent pour Airbus dans la catégorie pièces élémentaires.

Près de 25 emplois envisagés

Pour autant la famille Charriton n’en oublie pas d’autres clients importants, à l’instar de Dassault ou de Liebherr avec qui elle collabore à l’élaboration d’échangeurs thermiques pour traitement de l’air dans les avions. Une activité qui représente 17 % de son chiffre d’affaires.

Mais Lauak ne s’endort pas sur ses lauriers et regarde avec gourmandise en direction de plusieurs projets pour lesquels elle a candidaté et s’apprête à muscler ses équipes. À L’Isle-Jourdain, près de quinze emplois devraient être créés et une dizaine à Hasparren-Ayherre pour honorer le nouveau carnet de commandes d’Airbus.

Sud Ouest, le 20 mai 2011