Le Groupe LAUAK conforte ses investissements

Le Groupe LAUAK conforte ses investissements

Le groupe Lauak conforte ses investissements

L’inertie n’est certes pas le qualificatif qui convient à Lauak, groupe basque d’un peu plus de 400 personnes. Les projets foisonnent. Tout d’abord, les dirigeants attendent avec impatience l’arrivée d’une nouvelle presse de formage de pièces de tôlerie de précision. Il s’agit d’une presse de 48.000 tonnes Quintus à cellule fluide qui lui permettra de former des pièces de plus grandes dimensions et sans reprise manuelle (ou très peu), comme c’est le cas aujourd’hui sur la presse caoutchouc existante de 4.200t.
« Bien sûr, de telles machines existent déjà chez les grands avionneurs, précise Mikel Charritton, le directeur général du groupe Lauak, mais ce sera la première à être installée chez un sous-traitant. » Et c’est aussi un des éléments incontournables pour rester dans le groupe des partenaires de rang 1 d’Airbus. « Elle permettra d’augmenter nos prestations pour des clients tels qu’Airbus à Saint Nazaire Ville ou à Saint-Eloi, spécialiste des mâts porte réacteurs des avions européens. »
Cycles de production. Et, pour loger la nouvelle presse, la famille Charritton, propriétaire à 100 % du groupe Lauak, a décidé de construire une nouvelle usine de 8.000m² dont les fondations sortent déjà de terre. Elle sera dédiée aux pièces élémentaires de tôlerie car, installée sur le site de Ayherre depuis sa création en 1975, la société Eskulanak, qui a donné naissance en 1999 au groupe Lauak, s’est étendue progressivement, si bien qu’elle est installée dans plusieurs bâtiments. Dans sa nouvelle unité de production, qui sera opérationnelle en janvier 2009, le groupe va organiser l’usine en ligne de production avec pour objectif de réduire ses cycles de fabrication dans une proportion de quelque 40 %. L’entreprise va également se doter d’une machine de découpe au laser travaillant selon 5 axes.
Dans le domaine de la tôlerie, qui est l’un de ses deux métiers avec l’assemblage de sous-ensembles d’aéronefs, Lauak est entré de lain-pied dans le métier des échangeurs de chaleur où l’on trouve comme principaux clients Liebherr Aerospace ainsi qu’Honeywell et sa filiale française Secan ; Particulièrement intégrée, sa production comporte non seulement la tôlerie fine (vingt soudeurs qualifiés par la Cofrend sont employés à plein-temps), mais aussi l’usinage de précision tant d’alliages légers que de métaux durs pour la fabrication des boîtiers d’échangeurs thermiques ainsi que pour la fabrication de ses outillages. A compétences, le groupe a aussi ajouté les traitements de surface (galvanoplastie et peinture) ainsi que les contrôles non destructifs. Les bâtiments actuels seront réorganisés pour accueillir de façon encore plus rationnelle l’assemblage des tronçons et sous-ensembles d’avions. A ce jour, Lauak est impliqué dans l’assemblage des mâts porte-réacteur sur le tronçon arrière (T5) du Falcon 2000, il a également la maîtrise d’œuvre des réservoirs T3 etT4 des Falcon 900 (pour lesquels il gère quelque 400 références de pièces et l’approvisionnement matière à. Il assume également la fabrication du réservoir structural du Gulfstream F200 dont, depuis mai 2000, il a déjà livré 230 exemplaires à Secan, qui les destine à l’israélien IAI. Toujours pour IAI, le groupe a remporté le marché du réservoir structural du P30, contrat qui a été négocié en dollars, précise Mikel Charritton. Lauak est aussi impliqué dans l’assemblage de sous-structures du Falcon 7X, de meubles de cockpit pour l’A320, qu’il s’agisse des meubles VU pour Latécoère ou des banquettes et du pylône central pour ratier-Figeac.

Rationalisation.

Une des caractéristiques du groupe est qu’il fabrique les pièces élémentaires en France tandis qu’il assume l’assemblage des éléments au Portugal où il a constitué une filiale en 20023, Lauak Portuguesa LDA. « C’est grâce à cette rationalisation et à la mise sur pied de cette filiale opérationnelle depuis 2003 que nous avons remporté la plupart de nos récents contrats », explique Mikel Charritton. Il justifie cette implantation à une trentaine de kilomètres au sud de Lisbonne pour un taux horaire moyen très attractif, par la proximité du site pour réduire les temps de transport, et par la présence d’une main d’œuvre déjà formée (la proximité de l’Ogma a été un atout) et d’un encadrement qui a profité de la création de l’usine pour effectuer un retour au pays. Lauak a déjà annoncé le déménagement de son usine portugaise sur un site adjacent. Sa superficie couverte passera alors de 3.000 m² à 11.000m².

Accompagnement.

Ce n’est pas tout. Conscients qu’ils devront un jour produire dans des pays à faible coût ou en zone dollar, les dirigeants du groupe disent réfléchir à une telle implantation « qui pourrait se faire en accompagnement d’un client potentiel avec qui Lauak est en pourparlers aux États-Unis ». S’il remporte le contrat, le groupe est prêt à lancer la fabrication en France pour ensuite, si tout se passe bien, la transférer au Mexique dès 2009.
De tels projets expliquent que Lauak a des prévisions de croissance de son chiffre d’affaires assez alléchantes. En effet, en 2008, il devrait croître de 20 % pour atteindre 35 M€ et de 40 % en 2009 toujours par rapport à son CA 2007, qui s’est établi à 29.1 M€. Ce chiffre d’affaires englobe une activité industrielle logée dans la société Ticem et qui est consolidée au même titre qu’Eskulanak et Lauak Portuguesa dans la holding Lauak.

Nicole Beauclair
Air&Cosmos, n°2134, le 18 juillet 2008