Le Groupe LAUAK dans le numéro de Septembre de Mag Aquitaine

LAUAK DANS LE MAG AQUITAINE SEPTEMBRE 2010

Le groupe Lauak arrive au premier rang

Implanté à Ayherre au Pays Basque depuis 1975, le groupe Lauak fait désormais partie des poids lourds de l’aéronautique régionale. L’objectif est désormais de s’affirmer comme sous-traitant de rang 1 d’Airbus.

Ayherre à une trentaine de kilomètres de Biarritz. Au milieu des collines du Pays Basque, c’est évidemment la
seule usine de la commune. Avec quelque 255 salariés sur place, le groupe Lauak et sa principale filiale Eskulanak sont aussi de très loin les plus gros employeurs. Si bien qu’en 2008 lorsque l’entreprise envisage, pour s’agrandir, d’aller occuper l’ancienne usine de Sony à Bayonne, elle provoque une levée de bouclier des élus locaux. Le Conseil général des Pyrénées-Atlantiques, la Région Aquitaine ainsi que l’Europe arrivent alors en renfort, mettant au total 2,5 millions d’euros sur la table pour que le sous-traitant reste sur place dans un bâtiment flambant neuf de 9 000 m², doublant ainsi sa surface industrielle. Le groupe Lauak investissant pour sa part 9 millions d’euros dont 4 millions dans une énorme presse de formage, peu courante chez les sous-traitants. Il y a 35 ans, il s’agissait pourtant seulement de répondre aux besoins de Dassault qui voulait sous-traiter des activités de chaudronnerie. La société Charritton Frères est créée par le père et l’oncle de Jean-Marc Charritton, aujourd’hui PDG. Ce dernier, 22 ans, un simple CAP en poche, part alors en formation chez Dassault. « Nous avons commencé par faire de petites pièces élémentaires, puis petit à petit de l’assemblage et des sous-ensembles », se souvient Jean-Marc Charritton. L’entreprise rebaptisée Eskulanak se dote aussi de compétences supplémentaires comme les systèmes de climatisation qui pèsent aujourd’hui un tiers du chiffre d’affaires. Une autre structure, Ticem, est créée pour se consacrer à des travaux industriels en dehors du secteur aéronautique, comme la fabrication de hottes aspirantes pour les cuisines collectives. « L’objectif était de pallier les effets de cycles de l’industrie aéronautique », précise Jean-Marc Charritton. A l’aube des années 2000, l’organisation est simplifiée. Un holding, le groupe Lauak, détient Eskulanak et Ticem ainsi qu’une participation dans une usine au Portugal (110
personnes) permettant de bénéficier de coûts de main-d’œuvre inférieurs. L’ajout de compétences, comme le traitement de surface, et l’investissement dans des machines (machine de découpe laser sur cinq axes, robot de pliage) obéit à deux objectifs. Premièrement, réintégrer une partie de la production auparavant sous-traitée. Deuxièmement, faire baisser les prix grâce à l’automatisation.

Une entreprise restée familiale

Poids lourd de l’économie locale, le groupe Lauak, 400 personnes au total, est pourtant resté une entreprise familiale contrôlée et dirigée par la famille Charritton. Jean-Marc est aux commandes secondé par son fils Mikel directeur général, « et expert-comptable », insiste son père, tandis que sa femme, aidée de sa fille, a en charge les ressources humaines. Le gendre gère les achats et la belle-fille le comité hygiène et sécurité. Avec la croissance, d’autres clients arrivent. Eskulanak a ainsi fabriqué les éléments d’ailes de tous les Embraer 145 et réalisé les panneaux de protection de la station spatiale internationale. Et le groupe de travailler désormais pour de grands noms du secteur : Dassault, Airbus, Honeywell Secan, Latécoere, Liebherr… Il vient ainsi de décrocher la fabrication des réservoirs destinés au nouvel avion d’affaires Gulfstream G250. Un ensemble de 400 pièces, toutes fabriquées par le groupe et livrés directement au constructeur. Une première pour le groupe basque également référencé comme fournisseur de « rang 1 » par Airbus pour les pièces élémentaires et les sous-ensembles. D’ailleurs, les dents grincent un peu chez Dassault, le client historique qui voit la PME basque entrer dans l’orbite d’Airbus. « Le groupe Lauak fait partie de la quinzaine de sous-traitants spécialisés dans les aérostructures. C’est une entreprise à la réputation de rigueur et de sérieux », résume Agnès Paillard, directrice générale du pôle de compétitivité Aerospace Valley. En début d’année l’entreprise a fondé une plate-forme d’achats avec neuf autres sous-traitants de l’aéronautique. Pour compléter son offre, Lauak pourrait bien jeter son dévolu sur une entreprise dans le domaine du composite. « Nous avons du cash, peu d’endettement et, en ce moment, l’argent n’est pas trop cher », sourit Jean-Marc Charritton.

Frank Niedercorn

Mag Aquitaine, le 4 septembre 2010

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