[Portrait d’ingénieur] Baptiste TASTEYRE, du concret et des ailes

Baptiste Tasteyre, responsable de production ajustage-montage chez Lauak

 PORTRAIT 

Baptiste Tasteyre, 25 ans, est responsable de production ajustage-montage chez Lauak. Découvrez le parcours qui l’a amené à ce poste.

Au lycée, déjà, Baptiste Tasteyre souhaitait travailler dans l’aéronautique. « Je voulais être physicien, j’adorais la mécanique », se souvient-il. Le bac en poche, il quitte Pau (Pyrénées-Atlantiques) pour Bordeaux (Gironde) et son université. Ce n’est pas vraiment le coup de foudre, « j’avais besoin de concret ». Il se dirige alors vers un BTS en alternance. Une formule gagnante selon lui :

« Tout le monde a quelque chose à apprendre. Des anciens m’ont enseigné leur façon de travailler, moi je leur expliquais comment utiliser Excel. » Il aurait bien arrêté là ses études, mais l’un de ses professeurs l’informe que l’on peut obtenir un diplôme d’ingénieur toujours en alternance.

Baptiste Tasteyre rejoint alors les bancs de l’IMT Mines Albi, tout en étant employé par Safran pour son activité hélicoptères. « C’était super intéressant, on réparait des pièces détachées. Chaque cas était unique », observe-t-il. Cette absence de routine est au cœur de ce qu’il aime chez Lauak, l’employeur qu’il a rejoint en avril 2018. « Le matin, on ne sait jamais sur quoi on va devoir travailler. » Il apprécie aussi beaucoup de travailler dans un site à taille humaine. « Quand une décision est prise le matin en réunion, elle est appliquée dès l’après-midi. » Avantage du passage par l’alternance, il dirige déjà une équipe de 20 personnes. Pour prendre ses fonctions, son prédécesseur lui a mis « le pied à l’étrier ». Pour le reste, ses compétences techniques ont convaincu les équipes. Sa bonne humeur peut être aussi. « Je vais travailler avec la banane, assure-t-il. C’est génial. »

L’avis de l’expert Sébastien Jacqmart

« Quand des jeunes ou leurs parents viennent me voir parce qu’ils hésitent entre la voie générale et l’apprentissage ou l’alternance, je leur recommande toujours de choisir la seconde. Je les pousse même à le faire. Car avec leur connaissance de l’entreprise, ces jeunes diplômés possèdent une véritable avance sur les étudiants traditionnels. Une expérience que ne remplacera pas un stage de six mois. Rien d’étonnant donc si à 25 ans, ce jeune homme encadre déjà une équipe. Avec l’apprentissage et un projet bien géré, ces profils sortent avec un réel contenu applicable et peuvent être de ce fait légitimes pour un poste de manager dès 25 ans, cela redistribue complètement les cartes. Pour peu que le candidat soit passé par une expérience internationale, c’est le Graal, ou presque. »

Usine Nouvelle, le 21 Novembre 2019.