LAUAK : PRIX INTERNATIONAL
Activité : Fabrication de pièces primaires, de sous-ensembles et ensembles pour l’industrie aéronautique
Date de création : 1975
Dirigeants : Jean-Marc et Mikel Charritton
Effectif : 1 800 personnes
85 recrutements en 2019 (sur le site d’Hasparren)
35 embauches à venir
Également en lice pour le Grand prix Nouvelle-Aquitaine
Chiffre d’affaires : 200 millions d’euros
Mikel Charritton, directeur général du groupe Lauak
C’est une réussite familiale exemplaire. Fondé en 1975 par son actuel cogérant, Jean-Marc Charritton, le sous—traitant aéronautique basque Lauak fournissait des pièces de chaudronnerie à Dassault Aviation ; aujourd’hui le groupe, dont le siège social est toujours à Hasparren, est un des principaux sous-traitants de réalisation de pièces primaires, de sous-ensembles et ensembles pour l’industrie aéronautique (surtout A320 et Boeing 737). Il n’emploie pas moins de 1 800 personnes réparties sur 11 sites dans le monde (dont trois au Pays basque), et devrait réaliser cette année 200 millions d’euros de chiffre d’affaires. Soit +30 % en un an, grâce à une croissance interne (nouveaux contrats avec Dassault et Airbus) et externe (rachat des activités tuyauterie de Bombardier en 2018…). « Depuis 2010, nous avons réalisé huit acquisitions », explique Mikel Charritton, 43 ans, directeur général du groupe et fils du fondateur. CE qui lui a permis de déployer à l’étranger (30% du chiffre d’affaires) en particulier en Amérique du Nord (grâce à Bombardier). Parallèlement, Lauak se renforce au Portugal, où un nouveau site de production sera inauguré en mai 2020, et commence à s’implanter en Inde, via une joint-venture. Des développements qui profitent au pays basque, où Lauak a embauché 85 personnes (chaudronniers, soudeurs, ingénieurs…) depuis février.
Cette réussite tient à al fois à la qualité des pièces fabriquée, au management « humain » (séances de kiné offertes aux salariés dans les locaux plusieurs fois par mois, 15% du résultat net redistribué aux salariés…), mais aussi aux innovations. Ainsi, Lauak fabrique ses propres machines pour travailler les pièces. « Nous investissons 20% du chiffre d’affaires par an dans l’innovation », indique Mikel Charritton. Il suffit de passer quelques minutes dans l’usine pour en prendre conscience : nombre de machines sont récentes… À Hasparren, c’est une vraie usine du futur. Plein d’ambition, Lauak entend désormais atteindre 320 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2022 et les 2 500 salariés.
LAUAK RECRUTE ET VISE LES JEUNES
Le groupe aéronautique a lancé, il y a moins d’un an, un vaste plan de recrutement de 120 personnes pour répondre à une hausse d’activité. Aujourd’hui, il en a trouvé 85, et espère boucler ses embauches d’ici la fin de l’année.
À Hasparren, ce n’est pas le surcroît de travail qui inquiète le plus, c’est de trouver les moyens humains pour l’assumer. Le groupe aéronautique poursuit sa croissance. Il gagne régulièrement de nouveaux contrats de sous-traitance, notamment avec Airbus, et a acquis l’an dernière les activités de tuyauterie et canalisation de l’avionneur américain Bombardier, ainsi qu’un contrat pluriannuel d’approvisionnement avec ce dernier. Il totalise plus de 1 600 salariés aux quatre coins du monde et a lancé fin 2018 une campagne de recrutement de 120 personnes pour son site d’Hasparren.
Un défi plus difficile à relever qu’il n’y paraît tant les métiers spécifiques à l’aéronautique manquent de volontaires. « Nous avons publié beaucoup d’annonces, mais cela ne donnait pas grand-chose, explique, un brin désabusé, Mikel Charritton, le directeur général du groupe. Il a fallu changer de stratégie. » L’essentiel des embauches concerne le domaine de la chaudronnerie et de l’assemblage. Des compétences qui ne s’improvisent pas et nécessitent des formations particulières.
Compagnonnage
« Nous travaillons avec Pôle emploi, qui nous adresse des CV correspondant aux profils recherchés, précise Mikel Charritton. Ensuite, nous faisons un tri en fonction du savoir-être et du savoir-faire des candidats et nous en présélectionnons quinze que nous formons au pôle Adour de Tarnos et sur notre site. » Cette formation dure six mois, après quoi une moyenne de deux tiers de ce personnel formé est fidélisé en CDI. L’apprentissage s’achève sous forme de compagnonnage dans l’entreprise avec des salariés qui jouent le rôle de tuteur pour encadrer les nouveaux venus. Deux à trois années sont nécessaires pour qu’un embauché soit pleinement opérationnel. « Aujourd’hui, nous avons comblé le plus gros de nos besoins, avec 85 personnes recrutées depuis le début de l’année », remarque, soulagé, le directeur général de Lauak.
Il espère mettre à profit ces prochaines semaines pour atteindre l’objectif fixé de 120 recrutements en fin d’année en formulant un vœu : « Il y a du mieux, mais il faut que les jeunes soient attirés par l’industrie, l’image est à redorer chez les enfants, mais aussi chez les parents. » Ce ne sera pas de trop pour assurer des carnets de commandes qui ne cessent de se remplir. En juillet, Lauak a signé un accord de joint-venture en Inde pour consolider sa croissance externe. Le groupe aéronautique basque prévoit ainsi de comptabiliser un effectif de plus de 2 000 salariés à l’horizon 2022.
Sud Ouest ECO & ENTREPRISES Pays Basque, Novembre 2019