LAUAK double son site de production aéronautique

LAUAK S'INSTALLE A L'ISLE JOURDAIN

 

Le site est ouvert 7 jours sur 7 et 24 heures sur 24. /Photo DDM, Sébastien Lapeyrère

 

Le sous-traitant aéronautique Lauak a inauguré hier un nouveau bâtiment d’usinage. Preuve de ses ambitions importantes pour l’avenir à l’Isle-Jourdain.

«Je ne vous apprends rien si je vous dis que l’aviation commerciale est en croissance…, sourit Mikel Charritton. L’A320 et l’A350 montent en cadence, notamment, on doit pouvoir répondre à cela». Le directeur général de Lauak faisait hier visiter le site à de nombreux clients et partenaires à l’occasion de l’inauguration du nouveau site d’usinage. L’entreprise qui réalise de nombreuses pièces pour les avions double ainsi sa surface sur son site de l’Isle-Jourdain, passant de 4000 à 8000 m2. «On a laissé l’usinage de précision dans l’ancien bâtiment et mit l’usinage de matériaux durs dans le nouveau bâtiment», reprend le responsable. Le nouveau bâtiment, de 11 mètres de haut, accueille également une machine qui devrait attirer de nouveaux clients…

Déjà, la liste des fidèles acheteurs de la société basque est impressionnante : Safran, Latécoère, Dassault, Liebherr, Embraer et bien sûr le voisin Airbus. «À 95 %, notre activité est aéronautique, indique Didier Laffargue, le directeur du site. Les 5 % restants sont une activité missile. Nous réalisons des pièces très diverses, de la pièce élémentaire au tronçon de fuselage.»

3 microns de précision

Dans ce domaine, la précision est un enjeu de taille… «La qualité de la machine fait la qualité de la pièce. Nous avons des machines dont la précision va jusqu’à 3 microns, le micron étant mille fois plus petit que le millimètre», assure M. Laffargue, montrant les différents ateliers aux élus locaux et aux partenaires.

Le site emploie d’ailleurs 10 salariés qui programment les machines et réfléchissent à la phase d’industrialisation des produits. «Dans un marché aussi concurrentiel, il faut toujours avoir un coup d’avance, voire même deux», sourit M.Laffargue. Dans cette optique, «c’est sûr que Lauak est une entreprise familiale, donc le circuit décisionnel est bien plus court, c’est un vrai avantage !», reprend le directeur.

Ainsi, Lauak a été créée en 1975 par Jean-Marc Charritton, père de l’actuel directeur général. Elle portait alors le nom de Eskulanak qui signifie… «travaux manuels» en basque !

Le chiffre : 4

millions >D’euros. «C’est une Ferrari, ou une Rolls Royce… ou un mélange des deux !», sourit Didier Laffargue, le directeur du site Lauak de l’Isle-Jourdain. L’entreprise vient en effet d’installer une machine, affichée au prix catalogue à 4 millions d’euros, dédiée au gros usinage des métaux durs. De quoi créer des pièces jusqu’à 4 mètres. Lauak est la première entreprise européenne à s’équiper d’une telle machine, qui ne pèse pas moins de 1 200 tonnes. Il a fallu 17 camions pour la transporter…

Objectif : 60 embauches en 4 ans

Il y a cinq ans, le groupe Lauak achetait le site d’Equip’aero à l’Isle-Jourdain. «En cinq ans, souligne le directeur général de Lauak, Mikel Charriton, nous sommes passés de 35 à 140 salariés sur ce site et d’un chiffre d’affaires de 25,5 millions à 22 millions». Une activité multipliée par 9 en 5 ans, voilà qui est plutôt remarquable. Et la dynamique ne devrait pas s’arrêter, vus les carnets de commandes d’Airbus, l’un des clients de Lauak, vu aussi l’investissement que vient de réaliser l’entreprise : un nouveau bâtiment doublant la surface d’usinage (cf l’article) et une nouvelle machine qui «envoie un signal fort au marché» (cf le chiffre). Ainsi, «on a l’objectif d’employer 200 personnes sur ce site en 2020», souligne le directeur général. 60 embauches au programme d’ici 4 ans ! Par ailleurs, indique le directeur du site, Didier Laffargue, «dans les deux ans, nous avons également le projet de construire un nouveau bâtiment logistique. Pour être complet, soulignons que Lauak est implanté sur 3 sites, à l’Isle-Jourdain, Hasparren au Pays Basque et Setubal au Portugal. L’entreprise emploie au total 840 salariés dans deux pays.

Christophe Zoia

Publié le 21/05/2016 sur LADEPECHE.fr