LAUAK vise l’Amérique

LAUAK VISE L'AMERIQUE

AÉRONAUTIQUE

L’industriel basque, très impliqué dans le succès d’Airbus, vue trouver d’autres clients sur le continent américain.

La société basque Lauak, qui écrit depuis plus de 20 ans une des plus belles histoires industrielles du sud de notre région, va bien. Elle surfe sur les formidables cadences de production d’Airbus dont elle est devenue l’un des principaux partenaires pour ce qui est des pièces de chaudronnerie et de soudage. Elle ne cesse d’investir sur les terres où elle est née à Ayherre près d’Hasparren mais aussi à l’Ilse Jourdain dans le Gers où elle va réunir deux sociétés de mécanique de précision acquises il y a peu à proximité de Toulouse. Son chiffre d’affaires est désormais voisin de 80 millions d’euros avec quelques 820 salariés.

« C’est justement parce que les choses vont bien pour notre société aujourd’hui que nous devons anticiper les étapes suivantes. »

Lauak a de belles perspectives avec les nouveaux programmes de l’A350 et de l’A320 Néo : « C’est justement parce que les choses vont bien pour notre société aujourd’hui que nous devons anticiper les étapes suivantes », explique Mikel Charritton, le directeur général du groupe fondé par son père. Le constructeur européen représente aujourd’hui plus de deux tiers du carnet de commandes de lauak qui travaille aussi pour Dassault Aviation.

5% à l’export

Aujourd’hui l’industriel ne réalise qu’à peine 5% de son chiffre d’affaires à l’international. il produit pour une société israélienne (IAI) u réservoir qui équipe l’entrée de gamme des avions d’affaires de la société Gulfstream. Lauak a engagé il y a quelques mois une réflexion stratégique pour élargir le champ de ses clients. Il est sur le point de conclure un accord avec le constructeur brésilien d’avions régionaux Embraer. Un marché, s’il est conclu, qu’il adressera depuis sa base industrielle basque et son unité de production portugaise où le groupe emploi 260 salariés. le directeur commerciale et un cadre export sont aux manettes sur ce projet encore petit mais qui pourrait en annoncer d’autres.

Deuxièmes étape, plus lointaine : l’entrée sur le marché américain, les terres de Boeing, un rêve pour Jean-Marc Charritton, le fondateur qui a fourni seul à ses débuts ses premières pièces à l’usine Dassault de Biarritz. « Mais il n’est pas possible d’entrer chez Boieng ou l’un de ses sous-traitants majeurs en produisant en Europe », explique Mikel, son fils. Lauak souhaiterait acquérir une entreprise familiale au métier voisin du sien sur le marché américain. Elle devra déjà être qualifiée chez le constructeur de Seattle, « une condition pour gagner du temps », selon le directeur général de Lauak. L’objectif de l’entreprise à l’horizon 2018 est donc mieux répartir son portefeuille d’activité sur les deux continents. Le marché de l’aéronautique est déjà mondial mais il se globalise encore et toujours. « Airbus et Boieng multiplient les accords industriels sur les continents américain, européen et asiatique, nous devons anticiper ce mouvement pour rester dans la course », résume Mikel Charritton. Lauak va le faire.

 

Jean-Bernard Gilles
Sud Ouest Eco 27 Novembre 2014

Lauak vise lAmerique