Nouveau contrat pour LAUAK sur le marché de l’A380

Jean-Marc CHARRITTON et Didier LAFFARGUE
L’entreprise Eskulanak aura triplé son personnel en 2013 et multiplié son chiffre d’affaires par cinq en trois ans.

Eskulanak signifie en basque « travaux manuels ». Ceux de cette entreprise, basée à L’Isle-Jourdain, aux portes de Pujaudran et de la Haute-Garonne, sont destinés à voler à des kilomètres au-dessus de nos têtes.

Eskulanak, qui appartient au groupe Lauak (« les quatre », en basque), est dirigée à L’Isle-Jourdain par Didier Laffargue. Depuis le Pays basque, le PDG du groupe (540 salariés), Jean-Marc Charritton, garde un œil bienveillant, presque paternaliste sur ses 80 ouailles gersoises. Lorsque l’entreprise a ouvert ses portes en mars 2010, les salariés étaient au nombre de 35. Ils devraient être une centaine en 2013. « Ce serait notre vitesse de croisière, la plénitude atteinte par cette entreprise, confirme le directeur Didier Laffargue. Une centaine de salariés, c’est le bon rythme. »

En mars 2010 donc, le groupe Lauak implante Eskulanak en rachetant Equip Aéro Production qui vendait son fonds de commerce. Lauak est spécialisé dans les métiers de tôlerie et travaille déjà pour Airbus, mais souhaite étendre son offre auprès de ses clients et s’offre donc cet outil de travail spécialisé, lui, dans l’usinage de pièces aéronautiques en métaux durs et titane. Pour cela, le groupe investit plusieurs millions d’euros, notamment dans des machines capables d’usiner des pièces de titane sur cinq axes, la pointe de la technologie actuelle dans ce domaine. Dans le même temps de la décision de s’implanter dans le Gers pour diversifier son offre, Lauak obtient un contrat avec Airbus pour l’A 380.

Mikel décroche l’A 380

C’est clairement ce marché, décroché par Mikel Charritton, le fils de Jean-Marc, qui alimente la croissance du site. « 15 % de la hausse du chiffre d’affaires est dû à la croissance, estime Jean-Marc Charritton, alors que 85 % de cette hausse est dû au contrat de l’A 380. » En 2011, le chiffre d’affaires était de 4 millions d’euros, en 2012, 14 millions et l’entreprise espère 22 millions pour 2013, dont 14 millions proviendraient d’Airbus. « Évidemment que nous sommes contents de cette réussite, mais il ne faut pas perdre de vue les très lourds investissements que nous avons dû faire pour cela », tempère Didier Laffargue.

Les pièces fabriquées sur le site gersois sont en titane mais également en aluminium.

« Acheter une Formule 1, c’est facile quand on a de l’argent, la conduire n’est pas donné à tout le monde », donne comme image Didier Laffargue, qui souligne que l’humain reste au centre des préoccupations de cette entreprise, dont le site d’Hasparren compte une crèche d’entreprise depuis dix ans. « Nous privilégions l’évolution interne et voulons que les gens soient fiers de l’identité basque de leur entreprise. »

Sud Ouest, le 10 septembre 2012